En novembre 2015, pendant cinq jours, les équipes de la Résidence des Quatre Saisons, à Sainte-Hélène (71), m’ont accueillie. Je me suis immergée dans la résidence H24 et ai photographié les résidents qui le souhaitaient au moyen d’une technique ancienne utilisant le support d’une chambre photographique du XIXe siècle.
Dormant sur place parmi les résidents, acceptant d'être sollicitée lors des déambulations nocturnes, je réalise une série de photographies des résidents volontaires et développe avec eux leurs portraits sur place grâce à mon laboratoire mobile, quand ils en ont l'envie. Cette technique très lente, originale et artisanale me permet ainsi d’être au plus près des personnes photographiées, d’être en écoute profonde. Le résultât est surprenant, souvent flou, car le temps de pause est très long. Je poursuis ainsi ma quête de mise en lumière des personnes différentes et vulnérables, et leur offre un moyen d’expression leur permettant d’être acteurs de la construction de leur propre image.
Il est surprenant de photographier une personne souffrant de la maladie de Parkinson se tenir immobile sans bouger. Il est bouleversant de photographier une personne qui ne parle plus et ne communique plus, s'exclamer soudainement devant mon objectif "Où est ma vie ! Aidez-moi à retrouver ma vie ! J'ai perdu ma vie ! Aidez-moi à retrouver ma vie !" Il est
J’expérimente avec les résidents de vrais moments de joie car ni eux ni moi ne sommes pris par le temps ni les résultâts. Nous sommes libres d'être nous-mêmes, ensemble.
J’ai enrichi mon travail avec du son, et des photographies numériques couleur. Au fil des jours, les familles avec enfants sont venues se faire photographier avec leur aïeul.