écologie et décrocheurs de Macron
J'ai croisé Laurent Freyss il y a une vingtaine d'années 3 minutes rue Daguerre à Paris. Le temps de lui dire en quelques secondes que j'aimais bien ses photographies accrochées au Zango Bar. 20 années se sont écoulées. Grâce aux réseaux sociaux, j'ai appris récemment qu'ils étaient plusieurs à mener du côté de Bordeaux des actions (ANV-COP21) "pour rappeler l'urgence climatique, dénonçant mensonges et inactions au pouvoir et les politiques ultra-libérales et destructrices pour notre planète" (Philippe Poutou). Laurent Freyss fait partie des 8. Soutenons les gens courageux. Je pense qu'ils sont les chefs de file de nombreuses actions de désobéissance civile à venir.
Propos de Laurent Freyss
"Mercredi 24 juin se tenait notre procès en appel, une petite foule déterminée et chaleureuse était venue nous soutenir. Les indéfectibles Philippe Poutou et Loic Prud'homme étaient là. Un portrait réquisitionné a été confié au député Prud'homme qui en prendra soin avant le jour où nous le restituerons quand enfin l'état respectera ses engagements. Pierre Hurmic était présent pour nous soutenir également. Leur présence conjointe préfigurera t-elle le futur conseil municipal de Bordeaux ? Un Hurmic certes modéré, mais éligible, aiguillonné par un Poutou bien plus radical et combatif ?
L'audience a duré plus de 2h sous le regard d'un Jésus sur sa croix, que fait il donc dans une enceinte de la justice ? Mystère.
Le juge a semblé d'emblée très peu concerné par l'urgence climatique, ce n'était certe pas son rôle, ne voulant pas entendre le sens de notre geste et le cantonnant a un vol pur et simple. "Le droit, le droit, le droit !" martelait t-il. C'est sur ce terrain là que nos avocates ont bien sûr répondu en invoquant à nouveau l'état de nécessité face un danger imminent. Et aussi, c'était nouveau, en invoquant la liberté d'expression considérant que notre action symbolique et non violente relevait de l'expression. La Cour Européenne de Droits de l'Homme a plusieurs fois condamné la France à ce sujet. Cela fera peut être réfléchir notre juge. L'avocat général dans son réquisitoire a concédé qu'il n'y avait certes un danger mais pas d'urgence... Il réclame des peines symboliques. Verdict le 16 septembre. Un drôle de sentiment quand même de croiser les regards de magistrats, pilliers de nos institutions, si peu concernés, et qui semblent vouloir rendre une justice conforme, étriquée, vide de sens et en retard sur l'histoire. Alors que le concept d'écocide fait son chemin dans le droit. Un grand merci à tous. Merci Anne-Sophie pour les photos. Et à Voltuan et ses pancartes, le légendaire et légendeur de tous les combats."
